Cérémonies du vendredi 11 novembre 2022
Armistice du 11 novembre 1918
II est 11 heures, nous sommes le 11 novembre 1918.
La GUERRE est finie, cette Guerre nourrie par la folie des Hommes. On vient de signer l'Armistice. La liesse éclate dans toutes les capitales du monde pour fêter la paix.
Ce rêve, conçu par l'homme d'Occident au XVlllème siècle, voulant y voir, en 1789, l'aurore d'un processus de paix durable et qui s'est fortifié du progrès des Lumières, des découvertes de la science, ce rêve s'est malheureusement dissipé au mois d'Août 1914, lorsqu'aux yeux de tous, la violence barbare de cette guerre atroce a resurgi.
La Paix sera signée en 1919 et cette Grande guerre, comme on l'appelle, devra être, aux souhaits de tous, « la Der des Der ». Cette Paix, retrouvée en 1919, ne sera malheureusement qu'un intervalle entre deux guerres. Les tentations populistes de certaines nations européennes n'épargnent pas les démocraties. La leçon du passé n'aura été d'aucune utilité pour protéger notre vieille Europe d'un nouveau conflit, qui par le jeu des alliances entre pays, deviendra mondial et d'une violence extrême.
Le passé envahit notre présent. A la fin de cette seconde Guerre mondiale, le monde entier, désireux de maintenir entre tous les états, une Paix durable et salvatrice, invente de nouveaux outils : c'est la création de l'ONU et plus tard de l'EU.
Grâce à la mise en place de ces barrières de sécurité, nous pensions alors, être protégés de nouveaux embrasements meurtriers. Mais malgré toute la vigilance et la prévenance de certains hommes, plusieurs guerres ont éclaté en Europe (notamment dans les Balkans) et aujourd'hui, c'est en Ukraine, aux portes de l'Europe, que la guerre sévit.
L'arme nucléaire n'a plus son effet dissuasif escompté. La machine de guerre est relancée sans aucun tabou et au mépris de tout semblant d'humanité.
Avons-nous su léguer aux Hommes les mots, les souvenirs comme moyens pour se donner une meilleure chance d'éviter que l'Histoire ne se répète, avec son implacable attrait pour la violence ? Apparemment il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à installer une paix durable sur notre belle planète bleue.
Aujourd'hui, les régimes autoritaires minent les démocraties occidentales, par leurs fraudes électorales, leurs appels à la violence, la propagation de théories du complot délirantes, le culte de la personnalité.
Notre société, dans les démocraties occidentales, a favorisé l'individualité de chacun au détriment d'une vie sociale collective et où l'intérêt personnel serait supérieur aux grands enjeux de société, indispensables à l'équilibre de tous.
C'est pour cela, que nous sommes réunis aujourd'hui, pour ne pas oublier la mort au combat de plus de 17 millions d'hommes. II nous faut témoigner, commémorer pour se souvenir ensemble, afin que les générations futures n'oublient pas le passé et surtout que ce passé atroce, qui appartient à la mémoire commune, ne redevienne pas le présent de demain.
L'oubli, signifierait danger et insulte. Oublier tous ces malheureux, qui ont donné leur vie pour défendre notre patrie et nos valeurs, serait les tuer une deuxième fois.
C'est un combat quotidien, à savoir que la Guerre, les inégalités, les injustices, touchent, par essence, à ce que les hommes ont en commun dans la famille humaine.
Les droits de l'Homme sont toujours une éducation à la paix, à la liberté et à la dignité.
Et ces trois mots, inscrits sur les frontons de nos mairies et de nos écoles : LIBERTÉ, ÉGALITÉ FRATERNITÉ, prennent toute leur importance, aujourd'hui encore plus qu'hier !
Ces valeurs nous sont chères et nous avons le devoir de les préserver, de les protéger.
Ayons une pensée pour tous ces hommes qui ont eu et ont encore aujourd'hui, ce sacrifice du don de leur vie.